TRÉTOUT Joseph


Joseph TRÉTOUT

 

(1934-2002)

 

Ancien Elève

 

Ingénieur général de l’Armement

 

Joseph TRÉTOUT est né le 3 juillet 1934 à Douarnenez (Finistère), la ville dont il fut le maire (1995-1997) et le canton dont il fut conseiller général (1994-2001).

Elève interne au lycée Clemenceau, il y prépara les concours d’entrée dans les grandes écoles scientifiques et fut reçu à l’Ecole Polytechnique.

Ingénieur de l’Armement, il fut le directeur de l’arsenal de Brest de 1985 à 1991 puis, de 1991 à 1993 devint inspecteur de l’Armement pour les constructions navales.

Joseph TRÉTOUT est décédé prématurément le 2 janvier 2002 dans la commune de Le Juch (Finistère).

JLL

 

Le Télégramme de Brest (Edition du 3 janvier 2002)

 

Joseph Trétout est décédé hier à son domicile du Juch à l’âge de 68 ans. L’ancien maire et conseiller général de Douarnenez était un homme respecté, handicapé par la maladie lors de ces dernières années.

C’est en 1993 qu’Ambroise Guellec est venu chercher Joseph Trétout. Le député lui a demandé de devenir le candidat du CDS aux élections cantonales de l’année suivante. Le directeur de l’arsenal de Brest était à la veille de prendre sa retraite, et n’avait jamais touché à la politique. Il n’aura guère eu le temps de cultiver son jardin. En mars 1994, le nouveau venu en politique reprenait pour la droite un canton tenu par le socialiste Jean Peuziat depuis 1982. Joseph Trétout avait devancé assez largement Jean-Michel Le Boulanger, le dauphin socialiste de Jean Peuziat. 

A l’origine du Charles de Gaulle 

Joseph Trétout connaissait ses handicaps, et notamment celui d’être peu connu à Douarnenez, tout en étant un Douarneniste de toujours. Des souvenirs, Joseph Trétout en avaient laissé à ceux de sa génération. Ancien élève de Saint-Blaise puis de la Tour-d’Auvergne à Quimper, le brillant élève né dans une famille modeste de la rue Marcel-Le Bihan, aura un parcours rectiligne : maths sup, maths spé à Nantes puis Polytechnique en 1955. Il rentre dans ce que l’on appelait alors le génie maritime. Il commence sa carrière à l’arsenal de Lorient en 1960, où il s’occupe de la construction de la frégate Suffren, sera directeur des constructions navales à Dakar au Sénégal en 1971, puis à Brest. En 1980, Joseph Trétout se retrouve à Paris où il lance avec une petite équipe le projet de construction du porte-avions Charles de Gaulle. Il revient à Brest en 1985 comme directeur de l’arsenal avec près de 6.000 ouvriers sous sa direction. Ce n’est pas fini. Il repart en 1991 à Paris, où il est nommé ingénieur en chef de l’armement, un titre qui cache les quatre étoiles de l’amiral. 

Réservé et simple 

Le petit Douarneniste qui arpentait les ruelles du vieux port est donc peu connu dans la ville quand il revient en 1994, pour briguer le poste de conseiller général pour l’union UDF-RPR. En quelques semaines, le petit-fils de marin pêcheur devenu amiral, le Douarneniste qui rentre au pays après avoir réussi, saura séduire les habitants du pays de Douarnenez avec son style simple, voire austère. Après les cantonales, la candidature à la mairie s’impose en 1995. En juin, Douarnenez repasse à droite sur un fil, après 25 années à gauche. Joseph Trétout est élu maire, mais la maladie va se déclarer peu après. En septembre 1996, il laisse son fauteuil de maire à Jocelyne Poitevin. Il restera néanmoins conseiller municipal et conseiller général jusqu’à la fin de ses mandats en mars 2001. Malgré le handicap d’une opération qui l’empêchait de s’exprimer facilement en public, Joseph Trétout aura travaillé jusqu’à la fin, bataillant ferme notamment pour le port de pêche en crise qui lui tenait à coeur. «Mon expérience professionnelle ne m’a pas habitué à exposer publiquement ma personne et ma personnalité, répondait-il lors d’un entretien en 1995… Je suis un homme d’un tempérament pondéré». Ce sont donc ses relations douarnenistes qui dessineront le mieux le portrait d’un homme un peu bourru, parfois autoritaire, profondément attaché à son Douarnenez natal, et qui avait l’intelligence de la simplicité et de la discrétion après une carrière professionnelle exceptionnelle. Les obsèques de Joseph Trétout seront célébrées vendredi à 15 h 30, en l’église du Sacré-Coeur.