Presse-Océan (Edition du dimanche 6 janvier 2019)
Le 6 janvier 1919,
Jacques Vaché est trouvé mort.
Le lendemain, les journaux nantais conteront les circonstances de son décès mais ne citeront pas son nom, ni celui de son compagnon décédé avec lui, pour ne pas « ajouter à la douleur d’honorables familles ». Il sera V… dans les quotidiens.
A droite : Jacques Vaché
A gauche : son cousin, Robert Guibal
Trois jours plus tard, le 9 janvier, les mêmes journaux annonceront dans « L’Etat-civil de Nantes », les décès de :
« Jacques-Pierre Vaché, 23 ans, sans profession, hôpital Broussais.
Paul-Louis Bonnet, 22 ans, soldat, hôpital Broussais».
Paul Bonnet, fils d’un négociant en fer installé boulevard de la Fraternité à Nantes, s’était engagé « pour la durée de la guerre » le 12 avril 1917. Il servait dans l’artillerie. Il avait fréquenté Jacques Vaché au Lycée de Nantes.
Jean Bourgeon,
« Nos Années Cruelles »
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A découvrir sous la plume de Jean-Louis Liters dans la collection « Cette Année-là … à Nantes » :
Jean-Louis Liters, 1919 Jacques Vaché. L’exquis cadavre qu’on s’arrache, Editions Midi-Pyrénéennes, 2021
Vous saurez tout sur les circonstances et les protagonistes du drame et sur l’exploitation qui fut faite de cette mort par le Pape du Surréalisme, André Breton, qui proclamait : « Jacques Vaché est surréaliste en moi ».
Le 6 janvier 1919, à l’âge de 23 ans, Jacques Vaché, un ancien élève du Lycée, succomba à une surdose d’opium dans une chambre du Grand Hôtel de France à Nantes. Plusieurs de ses compagnons d’une folle nuit avaient été ses condisciples au Lycée. Accident ou suicide ? Suicide selon André Breton qui, au prix d’une mystification découverte lors de la rédaction de cet ouvrage, contribua à faire de son ami nantais une figure du Surréalisme et à l’inscrire à jamais au panthéon de l’art.
A propos de Jacques Vaché :
- Voir aussi sur le site « Nos Ans Criés » www.nosanscries.fr
à la rubrique « Nos Années Cruelles » les chroniques, en 1919, des 6 janvier, 7 janvier, 9 janvier …
- Voir aussi sur ce site : Georges / Julien / Biographies / Jacques Vaché
On rappelle la publication en décembre 2018 de :
Passionnant et très documenté
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Le 6 janvier 2019,
cent ans jour pour jour après
la disparition tragique
de Jacques Vaché
sa nièce, Denise Lepeltier,
Photo Patrice Allain
a remis à Jean-Louis Liters,
pour les archives du lycée
conservées par le Comité de l’Histoire,
l’acte fondateur du lycée de Nantes
signé par Bonaparte, Premier consul.
Document trouvé par Jacques Vaché
sur le champ de bataille, dans des ruines,
et conservé jusqu’ici par sa famille.
Le document sauvé des ruines par Jacques Vaché
Extraits des « Lettres de Guerre » de Jacques Vaché (Gallimard, 2018)
Lettre à Jeanne Derrien (avant le 23 mai 1917)
« Je suis perdu dans un monceau de choses hétéroclites. J’ai entrepris de ramasser toutes les paperasses enfouies, toutes les archives, tout ce qui peut avoir une valeur dans les ruines informes – Alors j’ai un peu de tout -»
Lettre à sa mère, Marie Vaché, du 26 mai 1917
« mais j’ai été assez occupé ces jours-ci à déterrer les paperasses et archives diverses des pathelins (sic) fraîchement occupés – (…) – J’ai trouvé ces feuillets ci-joints, qui ne présentent aucune valeur, mais dont la coïncidence m’a amusé. »
Lettre à sa mère, Marie Vaché, du 7 juillet 1917
« – Avais-tu reçu une lettre – j’ai oublié de te demander cela – contenant une vieille pièce d’archive de X… portant les « mesures à prendre contre les Anglais’ et « la fondation et les règles d’un lycée à Nantes » – Je regretterais que cela fût perdu -»
Edition établie et annotée par Patrice Allain et Thomas Guillemin
Note de 1917, N°93 page 399
« Bulletin des lois de la République N318, « arrêté qui approuve la délibération de plusieurs conseils municipaux du département, contenant des offres de contributions pour l’armement contre l’Angleterre » et un « arrêté qui établit un lycée à Nantes ». Ce lycée sera placé dans le local des Ursulines et le ci-devant séminaire. Il s’agit du Grand Lycée de Nantes où Jacques Vaché et les Sârs ont fait leurs études. Les deux documents, datés 1er Vendémiaire AN XII, sont signés Bonaparte, alors Premier consul. »