Jean PHILIPPOT
(1901-1995)
Professeur d’histoire et de géographie
Maire de Nantes
Jean Philippot
En 1945
Source : Danielle Rapetti
Livre du Bicentenaire (Coiffard, 2008)
Dictionnaire biographique
Auteur : Danielle Rapetti
PHILIPPOT Jean
(1901-1995)
Professeur d’histoire et de géographie de 1932 à 1966
Né le 29 avril 1901 à Tilly-sur-Meuse en Lorraine.
Pupille de la Nation, élève boursier, il obtient en 1921 une licence de lettres classiques à la Sorbonne.
Passionné d’histoire, animé d’un idéal de paix et de justice sociale, il est répétiteur au lycée Louis-le-Grand quand il devient, à 23 ans, l’un des lauréats du Concours européen de la paix.
Nommé en 1928 professeur délégué de lettres et d’histoire au collège de Bonneville, il milite au Groupement universitaire pour la SDN. Il adhère à la SFIO de 1933 à 1935.
Agrégé en 1932, il rejoint le lycée de Nantes et donne des conférences à l’institut d’enseignement supérieur des lettres.
Lieutenant de réserve blessé à Wattignies en mai 1940, il œuvre à son retour dans la Résistance aux côtés de Paul Le Rolland, directeur de l’IPO, et s’engage dans le mouvement antifasciste du « Front National ». Membre du comité départemental de la Libération, il est l’un des administrateurs nommés par le général de Gaulle en août 1944 et adjoint à l’enseignement et aux beaux-arts de la municipalité provisoire. Premier rédacteur en chef de La Résistance de l’Ouest avant d’être élu sur la liste d’Union républicaine et antifasciste, il est maire de Nantes de mai 1945 à novembre 1947.
C’est, avec son équipe, l’un des grands artisans de la reconstruction et de la renaissance de la ville sinistrée. Grâce à un exceptionnel consensus entre édiles universitaires nantais et juristes rennais, il obtient, avec Georges Kirn (*), adjoint à l’enseignement, la transformation en 1946 de l’École privée de droit en institut rattaché à l’université de Rennes.
Il est, dans les années cinquante, responsable de l’Union progressiste de Loire-Inférieure. En 1961, l’OAS vise en lui une personnalité anticolonialiste et le menace de mort.
Il quitte l’enseignement en 1966 après avoir assuré jusqu’en 1957
la préparation à l’École de Saint-Cyr au lycée
et, plus de vingt ans, les cours de géographie économique à l’École supérieure de commerce.
Jean Philippot achève en 1965 son quatrième mandat de conseiller municipal d’opposition mais demeure engagé dans la vie politique et associative. Il adhère au parti communiste de 1967 à 1982.
En 1980, il milite encore pour le rapprochement des forces de gauche au sein du mouvement « Pour l’union dans les luttes », dirigé au plan national par son ancien collègue l’historien Jean Bruhat (*) dont il partage les idéaux.
Jean Philippot assiste à la première assemblée générale
du Comité de l’Histoire du lycée Clemenceau
31 mars 1990
Photographie : Olivier Pennamen