2023/01/11 – Le Tigre déconfiné N°37 : Pierre Servais DURAND Parcours d’un polytechnicien (Marie-Claude Lenoir et Jean-Louis Liters)


Le LTD N°37

Pierre Servais DURAND

(1883-1956)

Parcours d’un polytechnicien

 

 

La rencontre avec sa plus jeune fille, Madame Marie-Claude Lenoir, a permis la rédaction de ce numéro du Tigre déconfiné de Janvier.

Il est consacré à son père, Pierre Servais Durand (1883-1956), ancien élève, polytechnicien et devenu général de division. Il a donc été un acteur, et pas des moindres, des deux guerres mondiales 14-18 et 39-45.

Nous vous souhaitons une bonne découverte de cet article, enrichi de nombreux souvenirs de familles.

Grand merci à Marie-Claude Lenoir

Jean-Louis Liters

 

Cliquez sur le lien :

LTD N°37 Pierre Servais Durand

 

Depuis la rédaction de ce LTD, Marie-Claude Lenoir nous a envoyé deux poèmes écrits par son père :

Samedi 1er Août 1914 17 heures

 

Décret de mobilisation

Cinq heures ! Le tocsin pleure dans la vile ;

De Vannes à Nancy, de Perpignan à Lille

Le glas sinistre et lent retentit coup à coup

Remplissant tout, suspendant tout, dominant tout.

Les visages d’abord, s’emplissent de tristesse ;

Les femmes ont grand peine à cacher leur détresse.

C’est la guerre ave tous ses deuils, c’est le fléau !

La guerre ! Et l’on frémit rien qu’à dire ce mot.

Mais soudain, l’on entend l’éclat d’une trompette

A cet accent guerrier les mines inquiètes

S’illuminent d’espoir : il est enfin venu

Ce Jour tant désiré, mais qu’on n’espérait plus.

Cloches, taisez vos glas ! Et dès demain dimanche

Sonnez, sonnez joyeux l’heure de la Revanche ;

Chantez l’alléluia de gloire avec gaîté,

Le Te Deum de Délivrance et Liberté.

 

&&&&&

 

Automne  Septembre 1914  Hôpital Bel Air à Nantes

 

Des marronniers tremblent au souffle  de l’automne

Dont le feuillage vert qui tire sur le jaune

Cache jalousement avec amour leurs fruits,

Beaux joyaux de grenat, mi-clos dans leurs étuis

Doublés de velours blanc et parés d’émeraude.

Parfois, sous le baiser trop fort du vent qui rode

L’un d’entre se détache et tombe sans grand bruit

Sur le sol poussiéreux qui bientôt le ternit ;

Mais l’arbre continue à s’élancer, robuste.

Et du marron naîtra bientôt un jeune arbuste.

Ainsi tombent les fils de France au champ d’honneur

Préparant l’avenir, fortifiant sa grandeur.