2020/03/20 – Cela fait du bien ! …. C’était en mars 2020…. Etc.


Samedi 21 mars 2020

Envoi de Jean et Monique Guiffan

(auteur du texte inconnu)

 

C’était en mars 2020 …
Les rues étaient vides, les magasins fermés, les gens ne pouvaient plus sortir.

Mais le printemps ne savait pas, et les fleurs ont commencé à fleurir, le soleil brillait, les oiseaux chantaient, les hirondelles allaient bientôt arriver, le ciel était bleu, le matin arrivait plus tôt.

C’était en mars 2020 …

Les jeunes devaient étudier en ligne, et trouver des occupations à la maison, les gens ne pouvaient plus faire de shopping, ni aller chez le coiffeur. Bientôt il n’y aurait plus de place dans les hôpitaux, et les gens continuaient de tomber malades.

Mais le printemps ne savait pas, le temps d’aller au jardin arrivait, l’herbe verdissait.

C’était en mars 2020 …

Les gens ont été mis en confinement. pour protéger les grands-parents, familles et enfants. Plus de réunion ni repas, de fête en famille. La peur est devenue réelle et les jours se ressemblaient.

Mais le printemps ne savait pas, les pommiers, cerisiers et autres ont fleuri, les feuilles ont poussé.

C’était en mars 2020 …

Les gens ont commencé à lire, jouer en famille, apprendre une langue, chantaient sur le balcon en invitant les voisins à faire de même, ils ont appris une nouvelle langue, être solidaires et se sont concentrés sur d’autres valeurs.
Les gens ont réalisé l’importance de la santé, la souffrance, de ce monde qui s’était arrêté, de l’économie qui a dégringolé.
Mais le printemps ne savait pas. les fleurs ont laissé leur place aux fruits, les oiseaux ont fait leur nid, les hirondelles étaient arrivées.

C’était en mars 2020 …

Puis le jour de la libération est arrivé, les gens l’ont appris à la télé, le virus avait perdu, les gens sont descendus dans la rue, chantaient, pleuraient, embrassaient leurs voisins, sans masques ni gants.

Et c’est là que l’été est arrivé, parce que le printemps ne savait pas. Il a continué à être là malgré tout, malgré le virus, la peur et la mort. Parce que le printemps ne savait pas, il a appris aux gens le pouvoir de la vie.

Tout va bien se passer, restez chez vous, protégez-vous, et vous profiterez de la vie.

surtout restez confiants et gardez le sourire ! 😃

 

Dimanche 22 mars 2020

C’était en mars 2020 (suite)

Ayant envoyé ce texte à bon nombre de nos amis, nous avons reçu des retours très intéressants dont celui de Jean-Louis Bergé , demeurant dans le massif du Doul (la « bergerie » du journaliste-écrivain Jean Cau) à Peyriac-de-Mer. Vous qui connaissez Bages, vous pourrez apprécier sa réponse à la fois poétique et humoristique.

Monique et Jean

 

Je promène mon chien dans la campagne autour de chez moi. J’ai en effet la chance de pouvoir sortir sans être contrôlé, je sais que c’est un très grand privilège aujourd’hui. Même au milieu des vignes, dans la garrigue, il y a un silence lourd, une atmosphère étrange comme si la nature participait à l’arrêt des activités humaines. Je regarde les romarins, les cistes, les genêts, les minuscules bourgeons de la vigne, ceux de mes pêchers dans le jardin et je me surprend et m’attendris à les voir vivre et croître chaque jour, comme si de rien n’était. Alors c’est vrai que le printemps ne sait pas et qu’il m’apprend, pendant mes promenades solitaires, que la vie est plus forte malgré tout.

Je suis « descendu » aujourd’hui au village pour la première fois depuis dix jours. Un désert. La route nationale sans voitures, sans camions. Impressionnant. Le radar tout neuf de La Cigogne est comme un couillon, il ne rapporte plus du tout ! Pour l’instant, il n’y a pas de victime du virus à Peyriac. C’est que les gens respectent les consignes ! D’ailleurs le Busto employé communal a été verbalisé par les gendarmes parce qu’il promenait son chien sans l’autorisation nécessaire…

Juliette Soula est morte avant hier à presque cent ans. Elle qui fut si bavarde (et si mauvaise langue) a dû être fort déçue d’avoir aussi peu de monde à son enterrement. Vous vous rendez compte, deux pelés et quatre tondus pour lui faire l’ultime conversation jusqu’au cimetière ?

Et merci pour le joli texte…