1889-1890


Fin octobre 2017,

un honorable correspondant, Pierre Rocher,

nous a transmis une photo de classe ancienne du Lycée de Nantes.

 

Ce collectionneur ne savait rien d’autre que ce qui est indiqué au bas du document :

 

classe de Mathématiques Spéciales,

année 1889-1890

 

et nous demandait de l’éclairer.

 

Nom d’une pipe, il fallait enquêter !

 

 

Math Spé 1889-1890

 

Depuis, beaucoup a été découvert sur ces élèves et sur leur professeur.

Ces Prépas du temps des dernières années de l’ancien lycée sont devenus ingénieurs, officiers et l’un d’eux, professeur de mathématiques, a donné son nom à une fameuse machine à résoudre des congruences !

Au fil des mises à jour de cette page, les informations trouvées seront livrées.

Le plus difficile sera évidemment d’identifier les élèves. Mathématiquement, on dirait de créer la « bijection » de l’ensemble des noms sur l’ensemble des visage.

 

Le professeur est Eugène Larocque, professeur de mathématiques spéciales.

 

Louis Eugène Larocque est né le 24 septembre 1838 à La Rochefoucauld (Charente). Élève de l’École normale supérieure (1858-1861), reçu 1er à l’agrégation de sciences mathématiques (1863), il enseigne de 1861 à 1864 dans les lycées de Niort, Marseille, Brest et Nancy. Il est ensuite professeur en mathématiques spéciales aux lycées de Poitiers (1867-1869), de Nîmes (1869-1871), puis, à partir de 1871, de Nantes. Le 20 février 1892, il est nommé inspecteur d’académie à Nantes ; à ce titre, il préside le bureau d’administration du lycée et participe aux distributions des prix jusqu’en 1900. Il succède à Achille Comte et au chimiste Bobierre à la direction de l’École préparatoire à l’Enseignement supérieur des sciences et des lettres de Nantes. Est décédé le 5 avril 1910 à Nantes.

(D’après la notice publiée dans le livre du Bicentenaire.

Voir « Julien / Biographies »)

 

Les élèves de Mathématiques Spéciales durant l’année scolaire 1889-1890 étaient :

 

  1. Pierre Carissan
  2. Gaston Chaillot
  3. Paul Chapé
  4. Charles Diot
  5. Edmond Galtier
  6. Gaston Guespin
  7. Aristide Hugron
  8. Auguste Huon
  9. Raymond Joëssel
  10. Paul Lemerle
  11. Henri Sierra-Montel
  12. Paul Morel
  13. Louis Peltier
  14. Henri Roux
  15. Albert Voisin

Quinze noms pour quatorze visages d’élèves …

 

Les élèves

 

  1. Pierre Carissan, né le 15 avril 1871 à Angoulême (Charente). Fils d’un ancien élève et professeur du lycée de Nantes. Professeur lui-même de mathématiques. Inventeur avec son frère Eugène d’une fameuse machine à factoriser des entiers naturels. Décédé  le 7 avril 1923 à Condé-Sur-Noireau (Calvados). (Voir « Julien Biographies »)
  2. Gaston Chaillot, né le 20 janvier 1870 aux Sables d’Olonne (Vendée). Fils d’un horloger. Reçu à Polytechnique depuis le lycée de Nantes en 1871. En 1914, capitaine au 11e Régiment d’Artillerie, est mort pour la France à l’ambulance de Jonchery-sur-Vesle (Marne) le 16 septembre 1914. (Voir Nos Ans Criés, http://www.nosanscries.fr )
  3. Paul Chapé, né le 27 juillet 1870 à Nantes. Fils d’un courtier maritime. Reçu à l’Ecole Centrale des Arts et Manufactures depuis le lycée en 1890. En 1918, est capitaine (territorial) au grand parc d’artillerie. Chevalier de la Légion d’Honneur (décembre 1918).
  4. Charles Diot, né le 23 mai 1872 à Nantes. Fils d’un employé des chemins de fer puis comptable. Quitte le lycée de Nantes le 31 décembre 1891 pour le lycée Saint Louis à Paris.
  5. Edmond Galtier, né le 4 août 1871 à Périgueux (Dordogne). Son père est imprimeur. Est transféré au lycée de Bordeaux en novembre 1890. Continue ses études à la Faculté de Bordeaux. En mai 1923, fonctionnaire à la direction générale des douanes, est nommé directeur des douanes à Marseille.
  6. Gaston Guespin (Gaston Edouard Guespin), né le 17 juillet 1870 à Villefranche-sur-Mer (Alpes-Maritimes). Son père est alors maître cordonnier au 37e Régiment de ligne. Quitte le lycée en septembre 1890. Reçu à Polytechnique en 1891. Opte pour l’Artillerie de Marine. Campagnes du Sénégal (juillet 1897), de Madagascar (1897-1899), du Tonkin (1901-1906). Capitaine, est l’officier d’ordonnance du général Puel, directeur central de l’Artillerie navale (1900). Ingénieur en chef, est sous-directeur de l’Artillerie navale à Brest (1917). Est versé dans le cadre de réserve en 1930. Commandeur de la Légion d’Honneur (janvier 1930). Est décédé le 16 janvier 1964 à Tours (Indre-et-Loire).
  7.  Aristide Hugron (Aristide Pierre Marie Hugron), né le 26 janvier 1872 à Plessé (Loire-Atlantique). Son père est commerçant à Plessé. Quitte le lycée le 31 décembre 1890, est transféré dans un lycée parisien. Est reçu à Polytechnique 150è en 1891. En 1925, est ingénieur en chef des PTT, directeur en chef de la vérification du matériel des PTT. Officier de la Légion d’honneur (avril 1925). Est décédé, le 26 décembre 1953, à son domicile à Paris 7ème.
  8. Auguste Huon, né le 5 août 1869 à Martigues (Bouches du Rhône). Arrivé au lycée le 1er octobre 1889, il le quitte le 30 septembre 1890.
  9. Raymond Joëssel, né à Indret, sur la commune d’Indre (Loire-Atlantique), le 30 juillet 1871, fils du sous-directeur, polytechnicien, de l’Arsenal d’Indret. Intègre depuis le lycée l’Ecole des Mines en 1892. Sous-directeur des forges d’Hennebont vers 1900, il devient en 1903 ingénieur-liquidateur des aciéries Keller d’Audincourt (Doubs) dont il sera le directeur général jusqu’en 1936. Doué d’un tempérament de chercheur, dès l’École des Mines il élabore, avant la découverte de Marconi, un projet de télégraphie sans fil, malheureusement non déposé. Est décédé le 28 mars 1937 à Toulon (Var). Chevalier de la Légion d’Honneur (octobre 1933) (D’après la notice publiée dans le livre du Bicentenaire. Voir « Julien / Biographies »)
  10. Paul Lemerle (Paul Auguste Lemerle), né le 7 septembre 1872 à Cholet (Maine-et-Loire). Son père est ouvrier horloger. Quitte le lycée en 1892 et s’engage pour 4 ans (Régiment du Génie). Reçu à Polytechnique, 203ème, en 1894. Campagnes d’Allemagne (1914-1919); Occupation des Territoires Rhénans (1919-1921). Chef de Bataillon du Génie à l’Armée française du Rhin, est promu lieutenant-colonel et nommé, en novembre 1921, à l’Etat-Major particulier du général à Beyrouth. Officier de la Légion d’Honneur (mars 1921). 
  11. Henri Sierra-Montel, né le 15 juillet 1869 en Guadeloupe. Son père est commerçant à Basse-Terre. Arrive au lycée le 1er juin 1888 en classe de St Cyr, et passe en Math Spé en octobre de la même année. Quitte le lycée le 30 septembre 1890. Rejoint la Faculté de Bordeaux pour préparer la licence.
  12. Paul Morel (Paul Eugène Morel), né le 17 mai 1870 à Chalons-sur-Marne (Marne). Son père est buraliste à Mazé (Maine-et-Loire). Arrivé au lycée le 1er octobre 1887, il le quitte le 30 septembre 1890. Est transféré dans un lycée de Paris. Décédé à La Rochelle (Charente Maritime) le 25 février 1955.
  13. Louis Peltier, né le 23 décembre 1871 à Bernay (Eure). Son père est inspecteur général des Finances. Arrive au lycée le 1er octobre 1888. Le quitte. Est reçu à Polytechnique. En 1924, il est lieutenant-colonel du Génie au 1er Régiment du Génie. Officier de la Légion d’Honneur (juillet 1924). Est décédé le 19 juillet 1924 à Versailles. 
  14. Henri Roux, né le 7 septembre 1871 à Vay (Loire-Atlantique). Son père est instituteur à Bouvron (Loire-Atlantique). Arrive au lycée, le 1er octobre 1888 en Math Elem. Quitte le lycée le 30 septembre 1890.
  15. Albert Voisin (Albert-Eugène-Victor Voisin), né le 8 août 1870 à Lorient (Morbihan). Reçu à Saint-Cyr en 1891. Capitaine au 146ème Régiment d’Infanterie, est tué par un obus le 20 août 1914 à Chicourt (Moselle). Chevalier de la Légion d’Honneur. Est le premier mort, ancien élève, du  lycée de la Première Guerre mondiale. (Voir http://www.nosanscries.fr )

 

Dernière mise à jour : dimanche 26 novembre 2017

Jean-Louis Liters