SPENDER Stephen


Stephen SPENDER

(1909-1995)

Elève

Ecrivain, anglais

Stephen Spender en 1929

A 25 ans, en 1934


Livre du Bicentenaire (Coiffard, 2008)

200 ans d'histoire - copie

Dictionnaire biographique

Auteur : Jean-Louis Liters

 

SPENDER Stephen

(1909-1995)

Élève / Écrivain anglais

 

Né à Londres le 28 février 1909 dans un milieu aisé, il est le fils d’un journaliste libéral réputé.

 

Devenu à 18 ans orphelin de mère et de père,

il est envoyé à Nantes, la capitale du protestantisme français selon sa grand-mère,

afin d’apprendre une langue étrangère.

 

Le jeune Stephen est accueilli 24 rue de Gigant,

au domicile du pasteur Brunet, aumônier,

de 1925 à 1930, de la petite communauté protestante du lycée Clemenceau.

 

Inscrit à compter du 3 mai 1927 dans la classe de 1ère B du lycée, il suit, dans les matières littéraires, les mêmes cours que les 1ère A dont l’élève Louis Poirier (Julien Gracq) (*).

 

A la rentrée suivante il poursuit ses études à Lausanne puis à Oxford (University College) où il devient l’ami de W. H. Auden.

 

Stephen Spender Biographie par John Sutherland

 

Il voyage beaucoup sur le continent, notamment dans l’Allemagne de Weimar où, en compagnie d’Auden et de Christopher Isherwood, il découvre la liberté sexuelle.

Poète engagé des années trente, il fait la guerre d’Espagne du côté républicain et ses premières œuvres portent la trace de ses convictions : ainsi sa pièce antifasciste en vers Procès d’un juge (1938). Durant la Seconde guerre mondiale, incorporé dans la défense civile, il lutte contre les incendies de Londres durant le « Blitz ». Après guerre, aux côtés d’écrivains tels qu’Arthur Koestler et André Gide, il critique le stalinisme.

 

Stephen Spender et Gracq-4

 

Essayiste, critique littéraire, fondateur des revues Horizon (1939) et Encounter (1953), historien de l’art, traducteur (Garcia Lorca, Rilke, Schiller), il a publié notamment une anthologie de ses poèmes, son Autobiographie 1909-1950, ses Journaux (1939-1983), ainsi qu’un roman, écrit en 1929, et retrouvé en 1985, Le Temple.

 

Stephen Spender et Gracq

Photo de couverture : Herbert List

 

Anobli par la reine, Sir Stephen Spender est décédé le 16 juillet 1995.

 

Un article de « Julien / Anthologie » est consacré à Stephen Spender.

 


A propos de Spender et de Gracq

Stephen Spender et Gracq-2

Jean-Louis Liters, Julien Gracq et Stephen Spender ou la rencontre improbable de deux futurs écrivains à Nantes en 1927, in Cahier de l’Académie de Bretagne & des Pays de la Loire, 2008

 

Résumé :

Louis Poirier et Stephen Spender se souvenaient-ils s’être rencontrés au lycée Clemenceau en 1927 ?

Une fois la présence de Spender dans la classe de Première de Gracq découverte, la question méritait d’être posée aux deux écrivains.

Spender ne répondit pas, mais la lettre de mars 1993 envoyée à un éditeur lui parvint-elle ? Pas sûr !

 

Julien Gracq, à son habitude, répondit par retour de courrier à ma lettre du 20 août 1994 :

 

« 22 août

Cher Monsieur

Je me trouvais en effet au lycée Clemenceau dans la classe de 1e A pendant l’année scolaire 1926-27, et les classes de A et B, à l’exception du grec et des langues vivantes, avaient alors beaucoup de cours en commun. J’ai donc dû rencontrer en classe Stephen Spender dans les dernières semaines de l’année scolaire, mais cette coexistence assez brève n’éveille en moi, je l’avoue, aucun souvenir (je le regrette).

Je vous remercie de m’avoir fait connaître cette curieuse coïncidence… »

 

Plus de dix ans après, je doute encore que Louis Poirier ne se soit pas aperçu ou ne se soit pas souvenu de l’arrivée dans sa classe, en cours d’année, d’un jeune Anglais, brillant et sans doute assez extraverti.

D’autant que Julien Gracq dans son message, par ailleurs très précis, oublia de répondre à mon allusion transparente à l’un de ses romans  :

« Tel Allan arrivant dans la classe de Gregory, un jeune anglais, « beau ténébreux » si l’on se réfère à son oeuvre et à ses amitiés pour Auden et Isherwood, devint, à compter de mai 1927, élève de la classe de 1e B au lycée Clemenceau. »

 

Peut-être, au fond, que le jeune Louis Poirier avait remarqué ce lycéen anglais au point de s’en inspirer pour son personnage d’Un Beau ténébreux, mais qu’il n’avait pas su ce qu’il était devenu une fois le lycée quitté et que Julien Gracq n’avait jamais fait le rapprochement avec l’écrivain Stephen Spender !

Jean-Louis Liters