MAUBLANC René


René MAUBLANC

(1891-1960)

Elève

Professeur de Philosophie

 


Livre du Bicentenaire (Coiffard, 2008)

200 ans d'histoire - copie

Dictionnaire biographique

Auteur : Jean-Louis Liters

 

MAUBLANC René

(1891-1960)

Élève / Professeur – Philosophe marxiste

 

Né le 17 juillet 1891 à Nantes, dans une famille républicaine engagée dans la vie sociale et politique, très liée au lycée de Nantes.

Il est le fils de Georges Maublanc (*) et, par sa mère, le neveu d’Arthur Benoit (*).

Il laissera un manuscrit fait de souvenirs et de dessins, Un Petit Nantais de 1891, dont deux chapitres ont été publiés dans les Annales de Nantes (1959).

Il est, durant douze ans (1896-1908), un élève brillant du lycée Clemenceau.

Prix d’excellence en 1908 en classe de philosophie, il a Marcel Guégan (*) et Bernard Roy (*) pour condisciples.

 

Entré à l’École normale supérieure (1911), il réussit l’agrégation de philosophie.

Réformé, il ne fait pas la guerre.

Il est professeur à Épernay, à Bar-le-Duc (1919-1920) avec André Cuisenier qui lui fait connaître Jules Romains et l’initie à l’unanimisme et à la théorie de la vision extra-rétinienne, à Alger (1920-1921) et à Reims (1921-1922).

 

En 1922 il laisse son poste à Marcel Déat et, prenant un congé, devient secrétaire-archiviste du centre de documentation sociale créé à l’ENS Ulm. I

l écrit deux romans pour enfants, Déradji fils du désert et Yvonne au pays de Déradji et des pièces de théâtre.

S’intéressant beaucoup au Japon, il écrit des Haïkaï et fonde, avec Kuni Matsuro, une association pour le rapprochement intellectuel franco-nippon.

Il collabore à des revues littéraires et artistiques : La Gerbe (Nantes, 1918-1921) d’Albert Gavy-Bélédin, Le Pampre (Reims, 1922-1926) de René Druart. Il fait publier dans Le Pampre les premiers poèmes de Roger Gilbert-Lecomte et de Roger Vailland, alors élèves de seconde à Reims. Après son départ de Reims, il reste en relation avec eux et leur camarade René Daumal et initie ses jeunes amis du Grand Jeu (1928-1930) à la technique poétique du Haïkaï et aux expériences paroptiques héritées de Jules Romains.

 

En 1926, il reprend sa carrière de professeur de philosophie en tant que délégué de l’Université à l’École Alsacienne ; en 1933 il est nommé à Beauvais puis, en 1936, à Paris au lycée Henri IV, où il aura notamment pour élèves Pierre Kast et Pierre Daix, puis Patrick Nizan, le fils de Paul (*), et Olivier Todd.

Révoqué par le gouvernement de Vichy en octobre 1942, il ne reprendra sa classe qu’à la Libération.

 

Admirateur de la Révolution d’octobre, il fit partie des professeurs et savants qui, à partir de 1927-1928, diffusèrent le marxisme ; ainsi, dans les années trente, il est chargé du cours supérieur de philosophie marxiste à l’Université ouvrière de Paris, fondée par Georges Politzer.

Après le 6 février 1934, il s’engage dans le mouvement antifasciste, adhère à l’Association des écrivains et artistes révolutionnaires (AEAR) et écrit dans la revue Commune. Il dénonce, notamment après les accords de Munich, l’esprit de « capitulation devant le fascisme ».

Après sa révocation, il entre dans la clandestinité et la Résistance. En 1943 il adhère au parti communiste. Il est le chef de cabinet d’Henri Wallon quand celui-ci est désigné, par le CNR, à l’Éducation nationale dans le gouvernement provisoire.

Après la Libération, il est membre du comité de rédaction de L’École laïque (1946-1948), milite à l’Union française universitaire, à l’Union rationaliste et, comme secrétaire de la rédaction, consacre une bonne fraction de son temps à la revue mensuelle La Pensée (1945-1960).

 

Georges Maublanc, élève du lycée, avocat, bâtonnier, conseiller municipal républicain de Nantes, adjoint au maire sous Mathurin Brissonneau et sous Alfred Riom, conseiller général du 1er canton de Nantes, a été professeur puis directeur de l’École libre de droit et de notariat.

 

Ses trois fils sont élèves du lycée :

André (1880-1958), ingénieur agronome assure, en 1937, la présidence du syndicat du personnel enseignant de l’Institut national agronomique (affilié à la CGT) ;

Édouard, avocat, docteur en droit, termine sa carrière comme directeur au Crédit Foncier de France.

 


 

Un favori

 

l’article de Jacques Ricot, intitulé : « René Maublanc et le Grand Jeu »

 

in Le rêve d’une ville. Nantes et le surréalisme, Réunion des Musées Nationaux & Musée des Beaux-Arts de Nantes, 1994, pp 94-98.

Le Reve d'une ville