LEBLANC Eugène


Livre du Bicentenaire (Coiffard, 2008)

200 ans d'histoire - copie

Dictionnaire biographique

Notice signée : Jean-Louis Liters

 

 

LEBLANC Eugène

(1915-1996)

Professeur de philosophie entre 1941 et les années 70

 

Né le 17 mars 1915 à Mazé (Maine-et-Loire).

Cadet de Saumur, il est blessé au début de la guerre. À sa sortie de l’hôpital, il est nommé, en janvier 1941, professeur de philosophie au lycée en remplacement de Ferré. Il racontera (Notre Mémoire N°2, 1990) son premier entretien avec Camenen, proviseur, et Mathis, censeur, sa déclaration sur l’honneur de n’être ni juif, ni franc-maçon et sa mutation sur ordre du recteur, en juin 1942, en raison de « certains propos tenus en classe et transmis aux autorités ».

Agrégé de philosophie en 1945, il est nommé au lycée en septembre de la même année. Il est dans les années 60, avec Jeanne Russier et Jean-Louis Gardies, l’un des fondateurs du département de philosophie à l’université de Nantes. Ses anciens étudiants des années 70, en hypokhâgne ou à la faculté, se souviennent de ses cours, tel Yves Jean Belœil-Benoist (Notre Mémoire N°11, 1996) ou les philosophes Jacques Ricot et Joël Gaubert.

Militant syndical et socialiste très actif, il est le secrétaire départemental de la Fédération de l’Éducation nationale (FEN). À ce titre, en juillet 1952, il participe au rassemblement au Champ de Mars à Nantes pour le 70ème anniversaire de l’école publique ; animateur efficace du Comité de Défense des Libertés Républicaines, il organise, le 28 mai 1958, une manifestation de 10000 personnes dans les rues de Nantes contre le retour du général de Gaulle ; devant 20000 personnes réunies à Saint-Nazaire, en novembre 1959, il s’oppose au projet de loi du gouvernement d’accorder des crédits à l’enseignement privé ; il préside, en avril 1961, un meeting anti-OAS de 20000 personnes.

Il est candidat malheureux, contre Alain Chénard, pour conduire la liste d’Union de la Gauche aux municipales de 1977 à Nantes. Il est toutefois conseiller municipal de 1977 à 1983 dans l’équipe du nouvel élu. Délégué au tourisme et à l’international, il se charge notamment de dossiers concernant le planétarium, le musée des beaux-arts et le jumelage avec Tbilissi. « Homme entier dont toute la vie a été placée sous le signe de fidélité à des valeurs », comme le déclara en hommage Jean-Marc Ayrault en octobre 1996,

Eugène Leblanc laisse un livre de souvenirs, Nantes, la rebelle (1984) où, alors qu’il n’avait pas été retenu en bonne place sur la liste du maire sortant, il règle ses comptes avec ses amis socialistes et cherche à expliquer les raisons de la défaite de la gauche aux élections municipales de Nantes en 1983.

 

Il a épousé, en novembre 1947, Denise Guillossou, née Voisin, veuve d’un officier FFI et qui, en novembre 1944, avait été nommée déléguée d’histoire au lycée.