2018/06/01 – Décès de Jean-Claude Boulard, maire du Mans


Jean-Claude Boulard était le fils de Jean Boulard, ancien élève et professeur de dessin à Clemenceau de 1939 à 1946, et le petit-fils de Théodore Boulard, professeur de dessin à Clemenceau de 1921 à 1931.

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Ouest-France (2 juin 2018)

Jean-Claude Boulard a donné son cœur à la Sarthe

Jean-Claude Boulard

Bravant les menaces d’exclusion du PS, Jean-Claude Boulard fut l’un des premiers à soutenir Emmanuel Macron, venu en meeting au Mans en octobre 2016. Photo Franck Dubray.

Le Mans s’est réveillé, hier, avec une grande tristesse. Jean-Claude Boulard, son maire depuis dix-sept ans, s’en est allé après quarante-huit ans d’une vie politique à contre-courant.

Ne trouvait-il pas la moquette du Sénat suffisamment moelleuse ? N’avait-il pas pris goût aux ors de la République ? Il y a presque un an, le 29 juin 2017, Jean-Claude Boulard, sénateur-maire PS du Mans, annonçait son départ de la Haute-Assemblée.

Celui qui « aurait dû être ministre », selon ses proches, avait choisi d’offrir ses dernières forces à son pays de cœur, la Sarthe. Issu d’une famille modeste de Saint-Marceau, il en fera toute sa vie une fierté, même le diplôme de l’Ena en poche.

« Je ne voulais pas que les Manceaux se disent: «Il préfère le prestige du Sénat au service des Manceaux.» » Là où d’autres auraient choisi les dorures du Luxembourg, lui, avait préféré « sa ville » : «Cest quand même pas mal de finir sa carrière politique sur deux victoires, à la mairie et au Sénat. » C’était en 2014.

Défenseur des mal lotis

Hier matin, au Mans, sur le marché des Jacobins comme à l’Hôtel de Ville, les gorges étaient un peu nouées. Jean-Claude Boulard descendait souvent dans la rue, lui, « le défenseur enragé des mal lotis », comme le qualifiait son ami Michel Rocard. Il avait « ferraillé » à Paris pour le RMI (Revenu minimum d’insertion) et la CMU (Couverture maladie universelle).

À l’annonce de son décès à la suite d’un cancer, les hommages sont aussi arrivés des plus hautes sphères, dont l’Élysée. Car, malgré les menaces d’exclusion du PS, Jean-Claude Boulard, fin politique, fut l’un des premiers à soutenir Emmanuel Macron, venu en meeting au Mans, dès octobre 2016. Dès hier matin, le président de la République a tenu à saluer, « à titre personnel, un ami et un soutien de la toute première heure ».

L’hommage vaut autant à droite qu’à gauche. Ainsi, François Fillon a brisé la glace pour souligner « une relation faite de respect et d’estime mutuelle ». Un homme attaché au « dialogue constructif même s’il fut un adversaire politique », ajoute Dominique Le Méner, président (Les Républicains) du conseil départemental.

Il aura manqué un plaisir à Jean-Claude Boulard : il rêvait de voir l’équipe de foot du Mans FC, placé en 2013 en liquidation judiciaire, retrouver la Ligue 2. «Il nous reste deux ans!» lançait-il, sourire en coin. Le carton rouge de la maladie le privera de gazon vert. Il ne verra pas le beau et coûteux stade du MMArena retrouver l’équipe qu’il mérite.

Éric de GRANDMAISON.