2017/06/10 – En attendant Octobre : « La ville aux maisons qui penchent » de Marie-Hélène Prouteau


Naissance d’un petit nouveau :

La ville aux maisons qui penchent.

Suites nantaises.

 

de

Marie-Hélène Prouteau,

ancienne élève

et ancienne professeure de lettres au lycée Clemenceau

 

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IL vient de sortir et Marie-Hélène le présente en avant-première au Marché de la poésie à Paris ce week-end.

Nous devrons attendre le 10 octobre

pour le trouver en librairie.

 

En extrait, une « Bonne feuille »

 

Elle porte sur le Musée des Beaux-Arts de Nantes

et ce à la veille de la réouverture, le 23 juin, du musée dans ses nouveaux habits.

 

 » Et nous, notre respiration ? La musique dans les rues, n’est-ce pas comme un ciel illimité où courent les nuages ? Partout dans l’air, elle est là, conversant avec les marronniers, les lampadaires, les escaliers qui dégringolent dans la ville. Sans salle de concert, sans tralala. Les notes filent, limpides, par des chemins d’air, balaient les obstacles, comme portées par le désir d’aller au plus vite saluer un ami très cher.

 

Oublions-nous le musicien de rue qui a trouvé asile de nuit au Musée des Beaux-Arts ? La silhouette toute maigre, peinte par Georges de La Tour. Le vielleur en cape grise élimée qui joue de la vielle. Et chante pour l’éternité la mélopée de la vie vulnérable des gens à la rue, au temps du Grand Siècle ou des agences de notation. Il ne voit plus. Il n’a plus qu’une bouche durcie, édentée d’où sort ce cri doux au bout de la nuit. Pourtant, cet homme que le sort a jeté à la rue devant ce pan de mur décrépi, n’a pas renoncé à la verticale. Il lui reste une fierté. Quelque chose en lui a préservé un irréductible éclat, signe que la vie dans son atome élémentaire résiste.

 

Gardons-nous la musique hors les murs, c’est le ferment qui permet à chacun de rester debout. »