HEURTAUX Alfred


Alfred HEURTAUX

(1893-1985)

Elève

Officier général

As de l’aviation

Compagnon de la Libération

 

 

 

 

 


Livre du Bicentenaire (Coiffard, 2008)

200 ans d'histoire - copie

Dictionnaire biographique

Notice signée : Jean-Louis Liters

 

 

 

HEURTAUX Alfred

(1893-1985)

Élève / Général

 

Né le 20 mai 1893 à Nantes, Alfred-Marie-Joseph Heurtaux est le fils d’un officier d’artillerie.

Après des études au Collège Saint-François-Xavier de Vannes, il prépare l’entrée à Saint-Cyr au lycée de Nantes en 1910-1911, dans la même classe que Paul Péquin.

Jeune officier de cavalerie au 9ème hussard à Chambéry, il est blessé d’un coup de lance lors des premiers combats de 1914. Volontaire pour l’aéronautique, il est observateur, puis pilote militaire et abat son premier avion ennemi en mai 1916. Devenu commandant du groupe de chasse N3, dite escadrille des « Cigognes », où sert Guynemer, il acquière le titre d’ « as » le 17 août 1916 par son cinquième avion abattu. Il accumule 21 victoires homologuées et 17 citations jusqu’à ce qu’il soit grièvement blessé le 3 septembre 1917.

Il entre au cabinet du secrétaire d’État à l’aéronautique. Après la guerre il présidera l’Association nationale des as de 14-18 et, de 1934 à 1937, l’Association des officiers de réserve de l’armée de l’air. Poussé par Clemenceau, il est élu, en 1919, député de la Seine-et-Oise, sur la liste des Républicains de gauche, mais ne se représente pas en 1925.

Il occupe des fonctions de direction chez Ford aux États-Unis, puis chez General Motors en France avant, avec la crise, de devenir directeur du personnel, de la mobilisation et des équipements pour la guerre, des automobiles Renault.

Il semble avoir été en relation avec l’OSARN (La Cagoule), organisation secrète qui, entre 1936 et 1937, a pour objectif de contrer la victoire électorale de la gauche et le Front Populaire.

En 1939, Heurtaux est réintégré dans les cadres de l’armée active et affecté à l’inspection et au commandement supérieur de la chasse aérienne. Son passé d’as de l’aviation de 14-18, lui vaut d’être l’une des figures du régime de Vichy et de devenir l’un des trois vice-présidents de la Légion française des combattants, présidée par Pétain ; il est décoré de la francisque.

A l’armistice, le colonel Heurtaux est maintenu quelques mois au ministère de la Jeunesse puis est démobilisé.

Refusant de collaborer avec les Allemands et voulant préparer la reprise des hostilités, il participe à la création de l’Organisation civile et militaire et du réseau de renseignements « Hector », où il fait entrer le jeune lieutenant Jacques Delmas (Chaban). Après l’arrestation d’un de ses fils, il est lui-même arrêté par la gestapo en mars 1941, emprisonné jusqu’en mars 1945 puis déporté à Buchenwald.

Libéré le 17 avril 1945, affecté en juillet à la mission militaire pour les affaires allemandes, il est promu général de brigade aérienne le 25 décembre. Après la guerre, il devient ingénieur conseil dans une banque. Grand croix de la Légion d’honneur, il était compagnon de la Libération.

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Extraits du site « Nos Ans Criés » 

« Nos Années Cruelles »

(chroniques de Jean Bourgeon)

 

22 août 1916 : « Les héros de l’air – Le lieutenant Heurtaux est un Nantais »

C’est le titre d’un article du Populaire de ce jour, où l’on peut lire: « Dans le communiqué de samedi, on annonçait que le lieutenant aviateur Heurtaux venait d’abattre son cinquième avion. C’était un nouvel « as » dont le nom était porté à la connaissance de tous les Français.

Le lieutenant Alfred Heurtaux est né le 20 mai 1893, alors que son père, capitaine d’artillerie résidait à Nantes… et passa quelque temps au Lycée de Nantes avant d’entrer à Saint-Cyr. Il était sous-lieutenant de chasseurs à cheval dans l’est, au moment de la déclaration de guerre et prit part à divers combats ; il se distingua et eut deux citations, ce qui lui valut la croix de guerre.

Il entra ensuite dans l’aviation et fit son stage au camp de Pau ; il vole de ses propres ailes depuis avril 1915… Il a reçu la croix de la Légion d’honneur des mains de M. Poincaré, il y a une quinzaine de jours, au lendemain du jour où il a abattu son quatrième avion ennemi…

Le Populaire s’empresse de lui envoyer ses plus chaleureuses félicitations, pour l’héroïsme dont il a fait preuve, et qui honore encore une fois notre cité ».

 

18 octobre 1916 : Et de 9 pour Heurtaux

Communiqué officiel du 18 octobre : « Aviation – Malgré le temps brumeux, notre aviation de chasse s’est montrée active dans la journée du 17 octobre. Trois avions ennemis ont été abattus…Le troisième, attaqué par le lieutenant Heurtaux s’est écrasé sur le sol entre Rocquigny et le Transloy, ce qui porte à 9 le chiffre des avions abattus par ce pilote… ».

Rappelons que le lieutenant Alfred Heurtaux, né à Nantes le 20 mai 1893, est un ancien élève du Lycée de la ville et qu’il a déjà eu l’honneur des communiqués officiels (voir notre chronique du 22 août 1916).

 

3 janvier 1917 : Nos « As »

Le 22 août dernier, Le Populaire consacrait un article élogieux au lieutenant Heurtaux, ancien élève du Lycée. Aviateur depuis avril 1915, il en était alors à 5 avions ennemis abattus.

Aujourd’hui, c’est Le Phare qui lui rend hommage en publiant sa photo en première page, avec cette légende : « Nous publions, d’après La Guerre Aérienne, la photographie d’un jeune héros nantais, le lieutenant-aviateur Heurtaux qui a abattu, le 25 décembre dernier, son quinzième avion ».

 

27 février 1917 : Le capitaine Heurtaux

On se souvient que le 3 janvier dernier (voir notre chronique de ce jour) Le Phare rendait hommage au lieutenant Heurtaux, ancien élève du Lycée, aviateur depuis avril 1915, qui venait d’abattre son 15e avion.

Aujourd’hui c’est Le Populaire qui célèbre l’as nantais, promu au grade de capitaine après sa 21e victoire : « Sa première victoire officielle est du 4 mai 1916 et, depuis lors, ses qualités d’audace et de sang-froid l’ont porté au premier rang parmi nos as les plus brillants, aux côtés de Guynemer, de Nungesser et de Dorme », écrit le journal qui félicite « notre courageux, audacieux et brillant compatriote ».